Les Manouches d'Alsace avec leur singe et leur poney aux Saintes-Maries-de-la-Mer (mai 1972)
En 1934 naquit la colonie manouche de Logelbach-Wintzenheim. C'était par une chaude journée d'été de 1934 qu'une roulote péniblement tirée par deux chevaux appartenant à Eugène Meinhardt s'arrêta sur le bord de la route entre Wintzenheim et Ingersheim. Les pauvres bêtes avaient soif. Le ruisseau du Bentzen coulait à proximité et ainsi les chevaux purent boire à volonté. Le stationnement sur le territoire de Logelbach-Wintzenheim plaisait au vieux gitan. Le lendemain il se présenta à la Mairie de Wintzenheim pour louer un terrain de stationnement. Le terrain fut acquis puis arrivèrent successivement les fils : Jean-Baptiste, Charles et Jules Meinhardt, tous appartenant à la tribu des Manouches. Pour se loger on acheta en commun des baraques en bois d'occasion. Peu à peu la colonie gitane prit naissance.
Un des campements de Logelbach-Wintzenheim
Aujourd'hui (en 1972) le doyen, Jean-Baptiste Meinhardt, veille ici sur six familles heureuses.
La vitalité de la colonie. Les différentes familles, toutes très estimées dans la contrée, vivent du produit de leurs activités de vannerie, brocante, ferraille, cimetière d'autos, mercerie ambulante, brosserie et quelques fois d'orchestre dans des restaurants.
Le problème de la jeunesse gitane. Bien que les adultes soient en partie illettrés, la colonie a pris à cœur d'envoyer les enfants en classe et les jeunes fréquentent les écoles des environs. Le meilleur exemple nous a été donné avec les enfants du ménage Weiss-Hoffmann qui semblent doués d'une grande intelligence et qui méritent l'attribution d'une bourse d'étude.
Amélioration de l'habitat. Au fur et à mesure qu'augmente leur activité commerciale, les Gitans de Logelbach améliorent leur train de vie. Ainsi l'un d'eux acheta un vieil autocar qui a été transformé en habitation plaisante et confortable. Peu à peu des caravanes modernes remplacent les vieilles roulotes.
Intérieur d'autocar transformé en logement
La vie religieuse. Les Gitans de Logelbach sont catholiques croyants, par ailleurs il nous arrive de les rencontrer chaque année au pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer, en Camargue. Ils reçoivent régulièrement la visite de l'aumônier, le Père Irénée, de Metz.
Leur devise : la liberté. Certes, le Gitan, tout en s'intégrant dans la vie communautaire locale tient à jouir de sa liberté d'action. Homme libre ! telle est sa devise, mais respectant sa nationalité française, le Gitan répondra toujours à l'appel de la France.
Source : Aimé Spitz (texte et photos), Études Tsiganes N° 4 - Décembre 1972
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