WINTZENHEIM . LOGELBACH

Le Sénégal, un projet missionnaire


Les tentatives et réalisations effectuées par Antoine Herzog pour planter du coton en Algérie lors de la guerre de Sécession aux États-Unis sont connues. Ses projets et réalisations au Sénégal le sont beaucoup moins. Il participa effet à une autre aventure cotonnière tentée dans ce pays, s’inscrivant dans un projet missionnaire de grande envergure, celui de Monseigneur Kobès, figure exceptionnelle qui œuvra au Sénégal et fut à l’origine d’un grand mouvement pacificateur et colonialiste catholique, à la fois idéaliste et concret.
En 1841, un immense vicariat apostolique des Deux Guinées avait été crée comprenant toute la côte occidentale de l’Afrique, de l’embouchure du Sénégal au Cap de Bonne Espérance. La congrégation du Saint-Cœur de Marie envoie des missionnaires, à qui le vicariat est confié. Dés 1848, le père Bessieux, nouveau vicaire apostolique, s’installe au Gabon, avec pour coadjuteur le jeune père Aloys Kobès, âgé de 28 ans, qui s’installe à Dakar. Le 15 février 1863, la Sénégambie est séparée du reste des deux Guinées, et deviendra un vicariat autonome confié à Aloys Kobès, entre temps devenu évêque.
Dés 1848, des tentatives d’installation avait été entreprises à Ngasobil, situé sur la côte entre Dakar et Mbour. Mais le souverain local avait chassé les missionnaires en 1851, obligés de se réfugier à Dakar.
Dix ans plus tard, la situation avait évolué : l’administration française occupait toute la petite côte et y maintenait la sécurité, et la guerre de sécession américaine qui avait compromis le ravitaillement des industriels français et notamment alsaciens, incita Mgr Kobès à suggérer de produire du coton sur les terres fertiles de Ngasobil et de financer ainsi la mission.

Récolte du coton (Photothèque SHW 212)

Mgr Kobès va obtenir du ministre de la marine M. de Chasseloup-Laubat, un projet de mise en valeur d’un millier d’hectares dans la région de Ngazobil : l’ensemble de la concession territoriale est situé à quarante milles au sud-est de Gorée et à six milles au nord du village de Joal, sur une baie fermée au nord par la pointe de Sarène, au sud par celle de Diout, et où se décharge la rivière de Fasna, permettant un accès aisé à des petits caboteurs, les navires de fort tonnage pouvant mouiller non loin de la côte.
Outre le choix de l’emplacement, Mgr Kobès va faire valoir des avances de fonds pour la première exploitation, des graines et des machines à égrener le coton et à presser des balles.
En effet, il a le soutien d’Antoine Herzog, qui a été à Colmar condisciple du père Libermann, fondateur de la congrégation du Saint-Cœur de Marie, et qui va intéresser au projet d’autres industriels alsaciens en constituant un capital de 60.000 francs (35.000 francs pour les constructions, 15.000 francs pour la culture de 100 ha et 10.000 francs pour la première exploitation).
Le concessionnaire s’engage à verser aux usufruitiers une redevance de 10.000 francs, 1000 francs par tranche de 100 ha et à cultiver le coton sur 100 ha de plus chaque année, jusqu’à la mise en valeur totale des 1000 ha.
Un décret impérial du 2 mai 1863 attribua à la mission catholique les 1000 ha que l’évêque demandait.
Les travaux se lancèrent avec enthousiasme, les premiers résultats furent encourageants, Antoine Herzog demanda pour lui même une concession de 1000 hectares qui lui furent attribués vers la Pointe Sarène. Mgr Kobes lança alors les travaux de défrichement et fondait sur la concession Herzog le village de St-Antoine de Sarène, en hommage au saint-patron d’Antoine Herzog.
Les premiers rapports de Mgr Kobès dans le Moniteur du Sénégal du 13 septembre 1854, furent optimistes malgré des difficultés liées au climat :
« La première année (1863-64), on employa 150 ouvriers à défricher et à ensemencer 120 hectares. Les semences avaient parfaitement réussi, et promettaient une belle récolte ; mais les pluies firent défaut dans la mauvaise saison, et les rosées dans la bonne. Cette sécheresse exceptionnelle, qui causa la famine dans tout le pays, fit périr sur pied les neuf dixièmes des capsules de coton. Cependant, on put recueillir et expédier en France 3000 kilos de coton égrené. Pour cette année (1864-65), on a planté à St-Joseph 308 hectares de coton avec l’aide de 250 ouvriers, et 200 hectares sur la concession de M. Herzog, à St-Antoine de Sarène. De plus, chaque travailleur a un champ de mil qu’il exploite à son profit. »
Le rendement de la récolte s’élèvera pour St-Joseph à 40.000 kilos brut, et à 50.000 pour St-Antoine.
Au delà des plantations de coton, Mgr Kobès créa des ateliers où forgerons, tisserands et cordonniers apprennent et développent leurs activités ; cette colonie agricole dispose aussi d’une imprimerie, étroitement liée à l’œuvre missionnaire de Mgr Kobès, qui va publier des ouvrages d’abord religieux, catéchismes, livres de chant, puis des grammaires et dictionnaires en français et en dialectes locaux, notamment le wolof, et enfin des ouvrages nécessaires aux besoins de l’administration de la colonie et à ses relations commerciales.
Mgr Kobès est assisté dans son œuvre par la congrégation des « Filles du Saint-Cœur de Marie », qu’il a fondée en 1858, exclusivement composée de filles indigènes qui sont notamment en charge de l’enseignement et d’un hôpital.
Un grand nombre d’enfants orphelins, arrachés à l’esclavage par rachat, ou à la famine, sont recueillis par les sœurs indigènes.
Le rayonnement de cette colonie missionnaire agricole va impressionner ses visiteurs, notamment parce qu’elle va servir de refuge à environ quinze cent malheureux chassés par les guerres tribales et la famine, Les textes de l’époque soulignent les requêtes de plusieurs chefs de village qui demandent formellement leur annexion au territoire français...
Le gouverneur Faidherbe exprime aussi sa satisfaction après une visite à St-Joseph :
« Au Sénégal, notre domination s’affermit. Des entreprises pour la production du coton s’y forment sous des auspices favorables, aidées par les ressources d’un des premiers manufacturiers de l’Alsace. Elles promettent des résultats satisfaisants. Les populations indigènes stimulées par l’exemple et par des prix intéressants qu’elles en ont obtenus, se montrent disposées au travail, et des familles chassées de leur pays par la guerre et la famine, sont venues, sous la direction d’un chef catholique se former en villages, offrant leurs bras au chef de la mission, Mgr Kobès ».
L’évêque est fait chevalier de la légion d’honneur le 13 juillet 1864, marque de reconnaissance significative de son œuvre.

Mais si la récolte de 1864-1865 est prometteuse, avec 40 tonnes de coton brut estimés de 50 à 60.000 francs, Antoine Herzog s’inquiète malgré tout de son insuffisance : la situation financière de l’opération n’est pas brillante pour lui qui a investi 121.570 francs, il attendait des envois de coton pour commencer à se rembourser, au lieu de cela, il reçoit une nouvelle demande d’avance de 45.000 francs !
Le 25 juillet 1864, il écrit à Mgr Kobès : « La culture du coton demande beaucoup de soins. Votre première expérience a été désastreuse. Il aurait fallu quelqu’un de compétent pour suivre l’affaire ».
Antoine Herzog essaie de loin de comprendre les causes du semi échec de la première campagne : la terre n’a pas été assez travaillée profondément et les graines ont été mélangées alors que chaque espèce demande un traitement particulier.
Les correspondances échangées entre les deux hommes illustrent un certain écart entre eux sur la situation :
Pour Mgr Kobès, la colonie agricole de St-Joseph de Ngazobil n’est pas une spéculation industrielle, son but va bien au delà : régénérer les noirs par la religion et le travail, en répandant l’instruction religieuse et en constituant la famille et la propriété.
Antoine Herzog, dont l’engagement catholique et social a été amplement prouvé, ne peut qu’être solidaire de ces engagements, mais son objectif est d’abord de pouvoir obtenir du coton et de rentrer dans ses frais !
Après ces mises au point, la situation va s’améliorer en 1864-1865, 200 hectares sont cultivés à Sarène, 308 à St-Joseph, et fin février 1865, plus de 45 tonnes de coton sont récoltées.
En avril 1865, Mgr Kobès fait un premier bilan encourageant : quatre prêtres et sept frères l’entourent, prenant en charge 125 enfants, apprentis dans les ateliers ou travaillant dans les champs ; 400 travailleurs répartis entre Ngasobil et Sarène, cultivent le coton. Six villages sont établis le long de la mer, sur 25 km, dont Saint-Antoine et deux autres nouveaux villages sur la concession Herzog.
Mais la situation va se dégrader à partir d’août 1865 car un phénomène imprévu va intervenir et se répéter : les sauterelles qui vont à plusieurs reprises ravager les plantations de coton ; celles d’Antoine Herzog ne seront pas épargnées, car particulièrement anéanties début février 1866.
Les plantations de mil sont à leur tour atteintes par d’autres parasites, les vers noirs.
Malgré l’échec des plantations de coton ruinées à intervalles réguliers par les redoutables insectes, le travail d’évangélisation de Mrg Kobès continuera à se développer, notamment grâce à l’imprimerie qui en 1866 va publier de nombreux ouvrages.
En juillet 1867, l’armée française pacifie la région du Saloum, ce qui va inciter les réfugiés venus de cette région à retourner chez eux. Peu à peu, la population va diminuer, ce qui va entraîner l’abandon progressif de l’exploitation.
D’ultimes tentatives de cultures de coton sont à nouveau réduites à néant par un vol de sauterelles en décembre 1868. Et c’est le choléra qui provoque la mort de centaines de personnes dans la région en 1869.

Antoine Herzog va renoncer par la force des choses aux projets du Sénégal, décision précipitée par la guerre de 1870 et l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne : lui même en difficulté dans cette période très éprouvante pour lui et sa famille, n’est plus en mesure d’aider Mgr Kobès qui perd alors l’essentiel de ses aides financières.
L’évêque va se retrouver dans une situation matérielle très contrainte, évoquant dans ses lettres « un dénuement complet », et vivra dans une situation difficile jusqu’à sa mort le 11 octobre 1872.
Pour Antoine Herzog, l’aventure sénégalaise s’est achevée définitivement en 1870.
L’interruption de l’exploitation des terres entraînera le retour de la concession de Ngasobil aux Domaines, retour constaté par un arrêté du 28 février 1873 du gouverneur Valières, qui précisera cependant la rétrocession de 30 hectares à la mission, de manière définitive et gratuite.
Des tentatives de relance interviendront plus tard, sans jamais atteindre pourtant l’autosuffisance recherchée par Mgr Kobès.
Dans son article sur Mgr Kobès paru dans l’ouvrage « Les conditions matérielles de la mission », le père Joseph-Roger de Benoist précise que l’archidiocèse de Dakar bénéficie aujourd’hui de deux œuvres léguées par Mgr Kobès à ses successeurs : la fondation des frères indigènes de la Congrégation du Saint-Esprit, qui continue à diriger une exploitation agricole à St-Joseph de Ngasobil, et l’imprimerie de la mission qui n’a jamais cessé de fonctionner depuis sa fondation, installée désormais à Dakar où elle devenue une des principales activités économiques au service de l’archidiocèse.
Sans Antoine Herzog, Mgr Kobès n’aurait pu entreprendre son œuvre, et malgré les vicissitudes subies et l’échec du projet initial, la dimension évangélique et spirituelle des tentatives de Mgr Kobès leur survit encore au 21ème siècle.

Emmanuel ROUGIER


Mgr. Aloyse Kobès (photo Antoine Meyer, Colmar)

Mgr. Aloyse KOBÈS (1820-1872)

Évêque missionnaire, vicaire apostolique de la Sénégambie, né le 17 avril 1820, à Fessenheim (Bas-Rhin), était fils de chrétiens fervents. Après de fortes études, aux séminaires diocésains, il fut ordonné prêtre à Strasbourg le 21 décembre 1844. D'abord placé comme vicaire à Soultz, mais se sentant appelé aux travaux de l'apostolat, il se rendit, le 19 juillet 1846, au noviciat des missionnaires du Saint-Cœur de Marie, à la Neuville-les-Amiens, où, peu auparavant, un autre enfant de l'Alsace, le vénérable Libermann, avait jeté les fondements de sa Congrégation, destinée à l'évangélisation de la race noire.

Le 25 mars 1847, il fit sa consécration solennelle et fut incorporé à l'Institut naissant. Il y enseignait la théologie, lorsque sur la présentation du fondateur, il fut promu par le Saint-Siège (22 septembre 1848), coadjuteur du vicaire apostolique des Deux-Guinées et de la Sénégambie, avec le titre d'évêque de Modon. Le 23 novembre 1848 il recevait, des mains de Mgr Raess, la consécration épiscopale dans la cathédrale de Strasbourg. Mgr Kobès n'avait pas encore 29 ans ; c'était l'évêque le plus jeune de la chrétienté ; mais en lui, la gravité et la solidité des vertus suppléaient à l'âge. Jusqu'en 1863 il administra la Mission de Sénégambie, d'entente avec Mgr Bessieux, qui en était le vicaire apostolique en même temps que des Deux-Guinées. Mais, à cette époque, la Sénégambie ayant été érigée elle-même en vicariat distinct, il en devint le premier vicaire apostolique. Pendant une administration, commencée en 1849 et terminée seulement en 1872, Mgr Kobès travailla avec un zèle actif et infatigable au développement de la Mission de l'Afrique occidentale.

Ne pouvant raconter en détail tout ce que le zèle du jeune évêque missionnaire lui fit entreprendre pour régénérer la Sénégambie, signalons du moins quelques créations particulières dues à sa courageuse initiative : L'établissement de Dakar, sur la pointe du Cap-Vert, qui n'existait que depuis 4 ou 5 ans, devint, par ses soins, un centre d'œuvres de première importance. Il y fonda un collège, pour l'enseignement du français, et aussi du latin, en vue de l'établissement d'un clergé indigène. Il y créa aussi des ateliers, pour la formation des noirs aux divers métiers usuels, avec un jardin destiné à inspirer aux enfants l'amour de la culture des plantes potagères et des arbres fruitiers. Enfin, il installa une imprimerie, la première établie dans ces contrées, pour l'impression des divers ouvrages français, wolofs et sérères, et qui rendit longtemps des services au gouvernement français du Sénégal. À côté de ces œuvres en faveur des jeunes noirs, Mgr Kobès ouvrit une maison d'éducation pour les jeunes filles, dont il confia la direction aux sœurs de l'Immaculée Conception de Castres, qui depuis plusieurs années déjà, se dévouaient sur ces côtes, ainsi qu'à Sainte-Marie du Gabon. Quatre années plus tard, le 24 mai 1858, il jeta de même les fondements d'une congrégation de Sœurs indigènes, dites les Filles du Saint-Cœur de Marie, destinées à soigner les pauvres malades, à instruire les enfants dès le plus bas âge ; comme aussi à préparer les adultes au baptême et à la première communion. Pour cette importante fondation, il sut utiliser le dévouement sans bornes de la sœur Rosalie, de la congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Cluny, établie au Sénégal français depuis 1818, par l'intrépide Mère Javouhey. St-Joseph de Ugazobil est une autre fondation entièrement due au zèle du pieux prélat. Il l'inaugura le 23 janvier 1863. Son but était d'abord d'y transporter les différentes œuvres d'enfants et d'aspirants au sacerdoce. Il se proposait, avec le concours d'un industriel alsacien, M. Herzog, du Logelbach, de créer là de grandes cultures de coton, dont le besoin se faisait vivement sentir depuis la guerre d'Amérique, ce qui devait en même temps inspirer aux populations voisines le goût de la culture, et lui procurer un moyen plus facile de les évangéliser.

La culture du coton fut entreprise, sur une vaste échelle. « Une circonstance toute providentielle, écrivit Mgr Kobès, nous a procuré des bras auxquels j'étais loin de m'attendre. Par suite des guerres de l'année dernière, la famine a forcé les gens du Saloum à chercher ailleurs leur subsistance. Des centaines sont venus successivement travailler cher nous au mois, pour gagner quelques provisions. Plusieurs familles, hommes, femmes et enfants, se sont décidées à se grouper autour de notre établissement... Un village assez considérable s'est installé aujourd'hui... Tous les jours il se présente de nouveaux émigrés. » Cette entreprise, après avoir donné les plus légitimes espérances, dut succomber, peu de temps après, sous une formidable invasion, trois fois répétée, de sauterelles ; mais le but principal de Mgr Kobès n'en resta pas moins atteint. Car, autour de St-Joseph, se formèrent et subsistent encore quelques villages chrétiens. « Si l'entreprise réussit, disait-il, avant de la commencer, de toutes parts on me comblera de louanges ; si elle ne réussit pas, le blâme ne me sera pas non plus épargné. Je sais tout cela ; mais du moins j'aurai obéi à ma conscience, car je ne puis résister à un ensemble de circonstances providentielles qui me pressent, et j'ai d'ailleurs confiance que quelque doive être l'avenir de cette œuvre, elle contribuera puissamment à la conversion de ces pays. »

Mgr Kobès fit aussi de l'étude des langues du pays, et surtout du Wolof, l'une de ses premières occupations. Le Wolof lui devint bientôt familier. Il composa en cette langue et fit imprimer par les presses de la Mission, de 1852 à 1871, un grand nombre d'ouvrages pour l'instruction des indigènes. Il fit paraître, en 1855, le dictionnaire français-wolof, dû à ses études autant qu'à celles de ses confrères, puis un abrégé de la grammaire wolofe. C'était comme un essai en ce genre, car, peu après, il donna la grande grammaire wolofe, ouvrage savant, où sont clairement et sûrement exposées les règles qui régissent ce dialecte, aussi beau qu'il est simple. Après sa mort, en 1875, parut le dictionnaire wolof-français ; si ce n'était pas uniquement son œuvre, c'était du moins le fruit de ses patients travaux joints à ceux de ses missionnaires.

Après une vie toute à l'établissement du règne de Jésus-Christ sur cette terre africaine, objet aujourd'hui de tous les regards de l'Europe, l'intrépide missionnaire mourut à Dakar, le 28 octobre 1872, par suite d'un accès de fièvre et d'épuisement total de ses forces ; il était âgé de 52 ans.

Abbé SIMONIS, député au Reichstag
Biographies Alsaciennes, Antoine Meyer, 1887


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