WINTZENHEIM . LOGELBACH

Le parc de la villa Herzog


LogelbachLe parc Herzog peint par Hansi en 1912.

Il était une fois le parc Herzog

Marcel Ancel (né à Ribeauvillé le 4 octobre 1919) a grandi à Logelbach, dans la maison de l'ancien régisseur du parc d'agrément de la famille Herzog. Les Herzog étaient à la tête d'un groupe de l'industriel textile, aujourd'hui disparu, qui employait, avec les usines de Logelbach, Colmar-Bagatelle, Orbey et Labaroche, 1.600 ouvriers et employés.

Marcel Ancel était particulièrement attaché au parc de la propriété Herzog. Il raconte ses souvenirs. « Ce parc de plusieurs hectares se composait à l'origine, d'un grand lac, alimenté, comme la « houille blanche » des usines, par le canal du Logelbach. Entouré d'une végétation luxuriante, dense et variée : buissons floraux (lilas, magnolias, mahonias, pommiers japonais, jasmins, etc.) de grandes roseraies, conifères et autres arbres de diverses essences. Bien sûr, jardinerie et serres en conséquence. Il restait aussi les vestiges d'un court de tennis, le tout en état d'abandon depuis quelques dizaines d'années, gardant néanmoins charme et magie comme une « Belle au bois dormant ». L'étang était surélevé par deux bassins d'où jaillissait l'eau en chutes et cascades, sorte de nymphéa formée par le ruisseau souterrainement canalisé. Un grand bras de déviation, passant sous deux ponts métalliques arqués (genre Monet) permettait la promenade en barque, dont une immergée gisait encore tristement au fond de l'eau, ainsi que la maisonnette des cygnes complètement délabrée.

Carpes, perches, anguilles

Le lac était encore poissonneux, carpes, perches, anguilles et autre menu frottin. Hélas l'hiver extrêmement rigoureux de 1927 mit fin à cette idylle piscicole et mes espoirs de futures « pêches miraculeuses ». En effet les conduites d'eau sous peu de pression à partir du canal, éclatèrent par le gel profond et ne furent plus jamais réparées. Il s'en suivra un lent assèchement sur plusieurs années.  Les nuisances et puanteurs nécessitèrent vers la fin la vidange et l'enfouissement de quelques centaines de kilos de poissons pourris. Nous avons passé de longues années de plaisirs, avec les camarades du voisinage, dans cette belle nature semi-sauvage, jeux et baignades en été, luge et patinage en hiver. Même Hansi avant nous avait planté son chevalet dans ce paysage exceptionnel (photo de carte postale, peinture de 1912).

L'église et le couvent

Avec le début de ma scolarité, je devenais aussi enfant de chœur de la paroisse et suivis avec intérêt la construction de la nouvelle église blanche, style moderne, inaugurée en 1927. Notre inoubliable curé, chanoine Georges Kaeffer, en avait peint toutes les belles et grandes scènes de l'intérieur.
Il nous invitait souvent les jeudis au presbytère à l'écoute d'un des premiers postes radio, à haut-parleur en trompe de chasse. Manipulant les nombreux boutons, obtenant grésillements, sifflements, quelques musiques et paroles incompréhensibles, il nous disait « achtung Büawa dass esch Tokio » (Attention les garçons, c'est Tokyo !). A la même époque, je servais également la messe au couvent des dominicaines, attenant au parc. Je garde aussi le souvenir des merveilleux « bredala » et autres gourmandises confectionnées par les religieuses. Je rêve souvent encore à mes jeunes années passées dans ce site enchanteur, aujourd'hui complètement disparu, y compris les usines, pour laisser la place à un groupe scolaire, une grande surface alimentaire, une zone artisanale et un quartier résidentiel ».

Source : DNA du samedi 3 octobre 2009

Logelbach

Le parc et la chapelle Herzog en 1905, à droite l'usine Haussmann (Edition B. Netter, Photothèque SHW 747)


Le botaniste Frédéric Kirschleger - 1853

Au retour d'un voyage horticole dans les Vosges du 22 au 26 septembre 1853, le botaniste Frédéric Kirschleger passe à Colmar et au Logelbach :

Il nous resterait encore à parler des jardins et des pépinières de Colmar. Ce sera pour une autre fois. Nous ne pouvons pourtant pas résister au désir de nommer le jardin de M. Robin, si remarquable par ses magnifiques suites de Conifères rustiques. Parmi les jardins de luxe appartenant à des propriétaires, nous devons citer celui de M. Herzog au Logelbach. Il est aussi vaste que beau ; il a bien 800 mètres de long et 200 mètres de large, du moins vers l'extrémité occidentale. A côté de lui est le jardin Haussmann, encore construit d'après les règles du siècle dernier, mais ce contraste entre le vieux et le nouveau est très intéressant pour l'histoire de l'horticulture en Alsace. Les travaux d'endiguement que M. Herzog a fait faire sur les bords de la Fecht, entre Turckheim et Ingersheim, les travaux de défoncement à la colline du Florimont (Calc. jurassique), ses plantations de vignes, l'établissement d'une piscine au haut du Florimont, méritent également toute notre attention.

Nous espérons qu'un nouveau voyage dans le Haut-Rhin nous procurera l'avantage de visiter ces belles propriétés et de les examiner avec plus de loisir, dans tous les détails.

Source : Journal de la Société d'Horticulture du Bas-Rhin, 1855

Frédéric Kirschleger est un botaniste et médecin français, professeur de botanique à l'École supérieure de pharmacie de Strasbourg1, né le 7 janvier 1804 à Munster et mort à Strasbourg le 15 novembre 1869. 


Logelbach

Logelbach - Extrait du Plan Communal de 1830 remanié en 1915


Logelbach

Extrait d'un plan de Colmar établi par la Prusse en 1908 / 1913
et publié en 1940 pour les besoins militaires de l'État-major allemand (Source : Gallica)

1 - Villa Antoine Herzog père
2 - ?
3 - Étang
4 - Chapelle Herzog
5 - Villa Antoine Herzog fils
6 - Muhlbach (dérivation de la Fecht)

La maison d'Antoine Herzog père [1], échue ensuite à son fils Eugène, vendue par le fils de ce dernier, Henri, aux religieuses dominicaines, était tout à fait à gauche et avec La Chapelle [4], encadrait le parc et l'étang [3] qui se situait au milieu.(maison côté gauche du parc, chapelle côté droit, en regardant la carte). La maison d'Antoine Herzog fils [5] se situait de l'autre côté de la rue, en face de la Chapelle, et en proximité des usines. Elle a été détruite (reconstruite partiellement ?) par les bombardements de 1914. Lors de la faillite de la famille en 1906, elle a été attribuée aux établissements Herzog qui en étaient juridiquement propriétaires, et n'a plus été à la famille. (source : Emmanuel Rougier, 8 mars 2019)


Logelbach

Plan 2017 du quartier de Logelbach


Logelbach

Plan de masse cadastral 2019

1 - Emplacement approximatif de la villa Herzog
2 - Écoles
3 - Églises
4 - Emplacement approximatif de l'étang


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