Les élus ont demandé le classement de l’église Notre-Dame
de l’Assomption au titre des monuments historiques. L’édifice religieux,
première église en béton armé à être construite en Alsace, est déjà inscrit
depuis mai 2022.
A l'occasion des journées du patrimoine 2003, l'église Notre-Dame de l'Assomption de Logelbach avait ouvert ses portes et proposait au public des visites guidées pour lui permettre de mieux connaître cet édifice.
L'église Notre-Dame a été
construite de 1925 à 1927 sur un terrain légué par la famille Herzog pour
remplacer l'ancienne église paroissiale, la chapelle Herzog (édifice
néo-gothique bâti en 1862 par les industriels M. et Mme Herzog et livré au
culte en 1893).
L'architecte de la construction fut Camille Rudloff de Colmar.
L'église a été consacrée en 1927 par Mgr Ruch. C'est la première église
« moderne » d'Alsace et la deuxième de France après celle de Raincy en région
parisienne. Elle est en béton armé et rompt avec la tradition du XIXe et du
début du XXe siècle.
A l'origine, l'édifice était très sobre, sans aucune
surcharge ni décoration. Un vitrail remplit le choeur de lumière (oeuvre du
maître-vitrier Kempf de Logelbach).
Par la suite, le curé-bâtisseur, le
chanoine Kaeffer, a estimé devoir décorer l'église de peintures : la frise
représente des scènes de la vie de la Vierge Marie. Le dernier tableau à côté
de la tribune, est une image d'Epinal (vie paroissiale de Logelbach,
église-chapelle, usines, enfants, chorale, conseil de fabrique, entrepreneur,
ainsi que le curé Kaeffer lui-même). D'autres tableaux décoraient les autels
latéraux : à gauche sainte Odile, à droite saint Georges (copies d'oeuvres de
Feuerstein, artiste alsacien).
Un chemin de croix sous forme de tableaux
réalisés par le curé Kaeffer (copie de l'artiste munichois Fugel) ornait les
bas côtés.
Le chemin de croix et les tableaux des autels ont été supprimés en
1993 lors de la rénovation de l'église afin de lui redonner l'aspect dépouillé
et pur d'origine. A l'extérieur, le bas-relief, au-dessus de la porte d'entrée,
a été réalisé d'après les dessins du sculpteur colmarien Geiss.
Au cours de la
visite, le public a pu découvrir l'orgue Stiehr-Mockers (1874) dont le buffet
et le tuyau de la façade proviennent de la chapelle Herzog. L'aménagement
spatial du choeur a été réalisé par l'architecte J. Prioleau en 1993.
L'autel est taillé en marbre de Valreuil, ses courbures évoquent le
jaillissement de la vie naissante, l'offrande, la résurrection. Quatre
chandeliers façonnés dans la même pierre, invitent le regard à s'élever vers
le Christ qui se dégage de la croix (oeuvre du sculpteur Philippe Kœppelin).
L'ambon, lieu de la parole, est une colonne trapézoïdale qui porte un pupitre
en forme de livre ouvert. Le nouveau baptistère se trouve à l'emplacement de
l'autel latéral de droite. Le tabernacle se trouve encastré dans l'autel
latéral de gauche.
La restauration de l'église en 1992-1993 a exigé des choix
audacieux. Pour retrouver la blanche verticalité du sanctuaire et lui rendre sa
monumentale pureté, il a fallu renoncer partiellement au maintien des peintures.
Un nouvel éclairage met en valeur l'architecture de lignes et de lumière.
L'église Notre-Dame de l'Assomption est propriété de la commune de Wintzenheim
depuis 1992.
Source : DNA du 1er octobre 2003
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Eglise Blanche 01Première Eglise d'Alsace de Style Art ModerneVue extérieure Ed. Georges Braun, Mulhouse-Dornach (collection Guy Frank) |
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Eglise Blanche 02Première Eglise d'Alsace de Style Art ModerneVue intérieure Ed. Georges Braun, Mulhouse-Dornach (collection Guy Frank) |
Premier édifice religieux construit en béton armé d’Alsace, inauguré en 1927, l’église Notre-Dame de l’Assomption de Logelbach-Wintzenheim vient de se voir inscrire à l’inventaire des Monuments historiques.
Avec son allure élancée et sa façade éclatante, l’église
blanche de Logelbach ne passe pas inaperçue. D’autant qu’elle jouxte un autre
édifice en pierre, plus discret, mais non moins remarquable, la chapelle Herzog.
Les deux monuments sont liés aux Herzog, riche famille d’industriels du textile,
qui, au XIXe siècle, a fait la prospérité de ce quartier bordant Colmar et
appartenant à la commune de Wintzenheim.
Les deux édifices sont désormais inscrits à l’inventaire
des Monuments historiques : la chapelle depuis 1984 et l’église depuis le 22
mai. Cette inscription leur vaut une protection, mais pas aussi forte qu’un
classement, l’étape ultime, qui se joue au ministère de la Culture, quand
l’inscription est réalisée au niveau régional.
Si l’église blanche a été retenue par la commission
régionale, « c’est pour son architecture moderne et épurée », estime Daniel
Leroy, adjoint en charge de la culture à Wintzenheim. Elle a été la première
église en béton armé d’Alsace, construite quelques années seulement après la
première de France, celle du Rainçy en Seine-Saint-Denis, conçue par les
célèbres architectes Auguste et Gustave Perret. Les frères avaient d’ailleurs
travaillé sur le projet de Logelbach avant de l’abandonner en 1924. Il a
finalement été mené par un architecte local, Camille Rudloff, en 1926.
Si cette inscription est une vraie satisfaction pour la
commune, propriétaire des deux édifices, celle-ci porte désormais ses espoirs
sur un classement imminent de la chapelle Herzog aux Monuments historiques.
L’édifice, antérieur de 65 ans à l’église blanche, a été la chapelle privée de
la famille Herzog, avant qu’elle ne l’ouvre à la paroisse catholique. Elle
recèle de véritables trésors architecturaux mais son entretien coûte très cher.
Le classement permettrait de toucher des aides plus conséquentes.
Source : Valérie FREUND, L’ALSACE du 4 août 2022
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